Mosquée Mahmud
Mahmud-Moschee
Forchstrasse 323
8008 Zürich-Balgrist
Type de construction: | mosquée avec minaret |
Superficie bâtie: | 179 m2 |
Hauteur du bâtiment (minaret compris): | 18 m |
Coût: | environ 350'000 SFr. |
Opposition: | aucun |
Maître d'ouvrage: | Imam Mushtaq Bajwa |
Architectes: | Ernst Göhner et Fritz Badertscher |
Pose de la première pierre: | 25 août 1962 |
Période de construction: 10 mois | |
Inauguration: | 22 juin 1963 |
Tradition religieuse: | ahmadisme |
Du début du projet jusqu'à l'inauguration: | environ 12 ans |
Lorsque, à Zurich, on prend le tram en direction de Rehalp on remarque, juste avant d'arriver à l'arrêt «Balgrist», un pilier blanc. Les jours ensoleillés, il se détache clairement, avec sa pointe conique, sur le fond bleu du ciel. A sa base, se trouve une petite construction cubique de deux étages, également blanche. La gracieuse mosquée des ahmadis est blottie contre une rangée de petits immeubles contenant des appartements destinés à la location. Elle fait, pour les habitants du quartier, depuis longtemps partie du paysage.
A côté de la mosquée se trouve une boulangerie et de l'autre côté de la route se dresse la tour de l'église évangélique réformée, presque deux fois plus haute que le minaret et dans l'ombre de laquelle celui-ci semble vraiment petit. Une demi-lune verte couronne ce minaret de dix-huit mètres. La mosquée a une petite coupole de trois mètres cinquante de diamètre que l'on remarque à peine de la rue. Au-dessus de l'entrée, à droite, une calligraphie rappelle la profession de foi islamique. La mosquée comprend un appartement, une salle pour l'enseignement et une salle de prières qui se trouve sous la coupole.
Comme la mission est une préoccupation principale des ahmadis, le mouvement désirait implanter une branche en Suisse dans les années cinquante. Il chargea pour ce faire le sheikh Nasir Ahmad, alors responsable de mission en Suisse, de construire une mosquée. Le 15 août 1962, Nawab Amatul Hafiz Begum, fille du fondateur du mouvement, posa la première pierre de la cinquième mosquée ahmadi d'Europe. Un an plus tard seulement eut lieu l'inauguration, à laquelle prit part Zaffrullah Khan, premier ministre pakistanais des affaires étrangères depuis l'indépendance de son pays. Le maire Emil Landolt, président de la ville de l'époque, qui, selon Sadaqat Ahmad l'imam actuel (chef de la prière et dirigeant de la communauté), avait été d'un grand soutien lors des négociations avec les autorités municipales, était également présent.
Le minaret, qui signifierait «phare», indique que l'on peut, dans cette mosquée, entrer en contact avec la lumière de Dieu, commente Sadaqat Ahmad. Coupole et minaret sont les signes d'un lieu de prière public où chacun est le bienvenu pour prier.
Sadaqat Ahmad se décrit comme «imam et missionnaire de l'ahmadisme en Suisse». En tant qu'imam il ne conduit pas uniquement la prière mais exerce également la fonction de dirigeant de la communauté. Comme les ahmadis voient dans la propagation pacifique de l'islam un devoir important, Sadaqat Ahmad se comprend également comme missionnaire.
D'après les indications de Sadaqat Ahmad le rapport avec le voisinage est idéal. La communauté ahmadis n'a jamais eu de problème avec les habitants des environs, dit-il. Au contraire, la paroisse évangélique Balgrist met chaque vendredi des places de parc à disposition de la mosquée pour la prière du vendredi et parfois même, pour les grandes manifestations de la communauté musulmane, les locaux de l'église. L'imam dirige la mosquée comme un lieu ouvert. De nombreuses écoles, habitants, politiciens et différentes organisations du quartier et de Zurich ont déjà répondu à cette invitation, raconte-t-il.
Le mouvement pakistanais ahmadis («Ahmadiyya Muslim Jamaat») fut fondé par Hazrat Mirza Ghulam Ahmad (1839-1908). Il croyait dans une vérité reliant toutes les religions, c'est pourquoi Bouddha, Confucius, Krishna et Zoroastre étaient pour lui des envoyés divins, mais non des manifestations de Dieu. Mirza Ghulam Ahmad déclara être à la fois un réformiste et le mahdi (messie) promis pour la fin des temps. Il ne voyait pas sa mission dans la fondation d'une nouvelle religion mais dans le réveil d'un islam qui s'était, d'après lui, sclérosé. Ces prétentions et les activités missionnaires du mouvement firent naître une forte opposition dans l'islam. Au Pakistan, par exemple, le mouvement n'est plus considéré comme appartenant à l'islam depuis 1974 et il y est interdit depuis 1984.